Selon un nouveau rapport, des pénuries de travailleurs risquent d'empêcher les employeurs à réagir à une reprise des marchés

Jeune homme assis sur un rocher dans un paysage montagneux

Au cours des cinq dernières années, l'industrie minière canadienne a souffert d'un climat économique défavorable, une tendance qui s'est poursuivie tout au long de 2015 et qui a réduit les besoins d'embauche immédiats dans l'industrie. Dans son rapport Aperçu du marché du travail dans l'industrie minière canadienne 2016, le Conseil des ressources humaines de l'industrie minière (Conseil RHiM) fait état de ce climat, mais relève également un risque qui n'a pas encore été bien évalué à ce jour : la capacité des employeurs de l'industrie à embaucher des travailleurs dotés des compétences requises au moment d'une reprise, situation qui pourrait se présenter si les premiers signes d'optimisme se maintiennent. La pénurie de travailleurs qualifiés découle aussi du faible recrutement au cours des cinq dernières années, qui a accru la pression sur une main-d'œuvre disponible déjà restreinte et qui pourrait nuire à un retour aux niveaux antérieurs de production et d'emploi dans l'industrie.

Le rapport dresse un portrait des pénuries de travailleurs par profession au moyen d'un tableau du « degré de sensibilité à l'écart », où est indiqué le degré de vulnérabilité des employeurs de l'industrie minière à un changement dans l'afflux de nouveaux travailleurs dans certaines professions. Les intervenants de l'industrie peuvent ainsi savoir sur quelles professions cibler leurs efforts visant à attirer des entrants, surtout au moment d'informer et d'influencer les chercheurs d'emploi. Les « techniciens », « ingénieurs » et « directeurs », notamment, sont souvent cités dans les professions les plus sensibles, même dans un scénario de contraction de l'industrie.

« Pendant un ralentissement économique, une main-d'œuvre restreinte attire moins l'attention et tend à être écartée, les travailleurs étant moins en demande, explique Ryan Montpellier, directeur général, Conseil RHiM. À long terme, l'industrie devra s'assurer de conserver ses sources de travailleurs pour éviter des problèmes de main-d'œuvre plus importants lorsque l'économie reprendra, ce qui arrivera forcément. »
Dans un scénario de contraction de l'industrie, les employeurs pourraient devoir combler des besoins cumulatifs d'embauche de près de 86 000 travailleurs. 

Ces besoins s'expliquent en partie par la nécessité de remplacer environ 49 000 travailleurs au cours des dix prochaines années en raison de départs à la retraite. Ces travailleurs comptant en moyenne 37 années d'expérience, leur départ créera des lacunes importantes sur le plan de l'expérience, qui s'ajouteront aux pénuries de travailleurs dans certaines professions, où la formation ne peut pas remplacer l'expérience. Si l'industrie renoue avec la croissance, les employeurs pourraient devoir satisfaire à des besoins cumulatifs d'embauche pouvant aller jusqu'à 127 000 travailleurs.
Le rapport présente diverses stratégies visant à pallier cette sensibilité, axées notamment sur la diversité de la main-d'œuvre et la participation de groupes clés pour l'industrie : les Autochtones, les femmes et les immigrants. 

Pour obtenir une copie du rapport complet, cliquez ici.